D’abord architecte, Kris Provoost s’est rapidement installé en Asie, plus particulièrement à Shanghai dans l’objectif d’y mener sa carrière professionnelle. Lorsque l’on est créatif, il est rare de ne toucher qu’à un seul domaine artistique et l’architecte belge s’épanouit également dans la photographie. Durant 7 années, il prit en photo ces buildings chinois aux formes anguleuses, aux détails précis, aux courbes épurées.

L’ensemble de son travail est nourri d’une passion, celle des bâtiments hors du commun, qui ont souvent défrayé la chronique dans l’Empire du Milieu. En effet, cette série de photos représente des bâtiments exceptionnels construits à l’époque en plein essor économique.

Ce projet baptisé « Beautified China » comprend la tour CCTV d’OMA, surnommée le « grand pantalon » au vu de sa forme géométrique peu conventionnelle. Préférant se consacrer à mettre en lumière les détails de ces bâtiments plutôt que leur contexte, on y retrouve également des œuvres signées Zaha Hadid ou encore Herzog et De Meuron.

Plus connu sous le nom de Bird’s Nest, le stade a ouvert ses portes en 2008 lors des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques de Beijing.

Les tours de Wangjing Soho, estampillées Zaha Hadid, sont quant à elles, en forme de cailloux.

Le siège de la CCTV de Rem Koolhas à Pékin, ayant ouvert en 2012, s’est vu critiqué par le leader Xi Jinping qui a souhaité que le pays cesse d’encourager ce type d’architecture.

Nombreuses ont été les personnes à défendre ces projets hors du commun, notamment le fondateur de l’OMA qui a déclaré que ce bâtiment jouait un rôle important dans la « conceptualisation, la libération et la réalisation d’une structure qui n’existait pas en Chine avant ».

« Le siège de la CCTV est certainement un projet unique, à la fois du point de vue de l’ingénierie, mais aussi du point de vue de l’image de la ville », a déclaré Provoost à Dezeen.

L’artiste Belge déclara également que cette série marque un véritable tournant dans la modification du style architectural du pays, une forme de libération s’est instaurée au travers d’architectes étrangers, ce qui a poussé les créateurs locaux à s’orienter vers des propositions plus audacieuses.

Il cite la tour Leeza Soho de 46 étages de Zaha Hadid Architects, qui présentera l’atrium le plus élevé du monde, comme exemple d’une approche plus « rationnelle » mais qui n’en reste pas moins un bijou architectural.

« À mon avis, le changement de style architectural est lié à la maturité. Il y a eu un temps d’exploration à très grande échelle.

On a constaté que les villes ne pouvaient pas se développer indéfiniment. Avec ces initiatives, les gens ont commencé à prendre du recul sur le surdéveloppement des centres-villes. La nécessité de cette architecture flamboyante a été remise en question » ajouta l’architecte-photographe.

D’autres projets ne figurant pas dans la série de Provoost font néanmoins partie de cette génération de bâtiment hors du commun tels que le Bund International Finance Center ainsi que le Centre International de Jeunesse situé à Nanjing.