Il est impossible de ne pas faire d’erreurs lorsque l’on entre dans le monde de l’entrepreneuriat, ou tout simplement dans le monde professionnel. Il est humain et nécessaire de faire des fautes car c’est de celles-ci que l’on apprend. En revanche, il n’est pas utile d’apprendre deux fois la même chose. Autrement dit, de faire deux fois la même bêtise. Admettre que l’on s’est trompé permet de tirer des enseignements, de grandir et ensuite de passer à autre chose.

Voici un panel d’erreurs qu’il est préférable de ne faire qu’une fois. (Mais si vous ne les avez pas encore faites, prenez de l’avance, et évitez les tout simplement !)

Ignorer son instinct

Il faut parfois se fier à son instinct. Nous sentons que quelque chose ne va pas, sans pouvoir expliquer pourquoi. Tenez compte de vos pressentiments afin de vous donner un spectre plus large de réflexion et vous serez plus confiant lors de vos prises de décisions .

Eluder les questions difficiles

Lorsque vous créez un partenariat avec des personnes tierces, les questions difficiles doivent être posées dès le début, pour éviter tout problème par la suite. Typiquement il s’agit d’argent, d’investissement, de rôle etc. Lorsque vous êtes dans une entreprise, ce sont des questions sur le périmètre de votre travail en rapport avec votre supérieur et/ou votre équipe qui se posent, savoir si vous effectuez vos tâches correctement, si vous devez vous améliorer sur tel ou tel point… Les questions ou les demandes ne sont pas toujours simples à exprimer verbalement. Ne repoussez pas le moment pour les aborder. Ce qui est fait n’est plus à faire et vous serez débarrassé de ce moment pas toujours agréable.

Ne pas sortir de sa zone de confort

Si constamment vous privilégiez la sécurité, pensez-vous que vous limiterez les erreurs ? Pas forcément, mais par contre ce que vous limiterez irrémédiablement, ce sont les opportunités. Un succès retentissant intervient souvent lorsque l’on a pris des risques. Il vaut mieux essayer quelque chose de nouveau et échouer plutôt que de se complaire dans la facilité, car l’échec est une forme d’apprentissage.

Viser la perfection

Le concept de perfection est en fait quelque chose d’erroné. Je pense que celle-ci n’existe pas, car aucun individu n’a la même perception des choses, ni les mêmes exigences. Les critères d’appréciation peuvent être à des niveaux différents. C’est pourquoi lorsque l’on est entrepreneur, on parle de MVP – Minimum Valuable Project – Tout est toujours perfectible.

De manière connexe, il ne faut pas essayer de plaire à tout le monde non plus. Nous cherchons tous l’approbation d’autrui et souhaitons être «  bien aimés ». Mais si cela devient un objectif prioritaire, on se rend vite compte qu’il est impossible de satisfaire tout le monde. Tenter de plaire à tout le monde, c’est perdre son temps, en revanche se concentrer sur ceux à qui l’on plait déjà pour enrichir et consolider ses relations est bien plus « rewarding ».

Rejeter la faute sur les autres

Si vous avez tendance à blâmer les autres, à ne pas assumer vos responsabilités alors cela risque d’être destructeur pour vous et votre entourage. C’est pourtant humain de réagir ainsi car il est parfois difficile de se remettre en question et admettre que nous sommes responsables d’un échec. Les personnes qui échouent doivent rendre des comptes, ce qui leur vaut le respect des autres. Ils assument la responsabilité de leurs erreurs et finissent par les dépasser.

Se laisser guider par ses émotions dans les prises de décision

Nous savons tous qu’il faut savoir prendre du recul, ne pas se laisser submerger par l’émotion lorsque l’on doit prendre une décision. La jalousie, le doute ou la colère peuvent mener à des prises de décisions extrêmes, prématurées ou démesurées. Même les personnes les plus logiques peuvent voir leur jugement se brouiller et peuvent se perdre dans de mauvais arbitrages. Généralement, il faut l’avoir vécu pour ne pas retomber dans le piège.

Ne pas savoir s’accorder des moments de pause

Pour atteindre ses rêves et ses objectifs, il faut mettre du coeur à l’ouvrage, c’est indéniable. Seulement, il ne faut pas confondre persévérance et acharnement. Il est nécessaire de viser un juste équilibre dans sa vie pour ne pas atteindre l’épuisement professionnel. Cela n’engendrera que du stress et du coup ralentira votre progression. Accordez-vous du temps pour respirer, vous reposer et vous extraire du contexte de travail pour mieux vous ressourcer et revenir avec de nouvelles idées et de la motivation.

Camper sur ses positions

L’adage qui stipule que seuls les idiots ne changent pas d’avis prend tout son sens dans la sphère professionnelle. Certes, être tenace est crucial pour réussir, mais un fossé sépare la détermination de l’inflexibilité. Refuser catégoriquement de changer d’avis sur une question peut potentiellement vous amener à l’échec. C’est d’ailleurs pour cela qu’il existe le terme de « pivot » dans le monde des startups – ce sont ces entreprises qui à un moment donné ont changé leur façon de voir, de vendre leur produit, de se positionner etc.

Oublier la passion

Si vous faites quelque chose qui ne vous passionne pas, à terme vous vous lasserez. Les personnes qui ont du succès n’aiment pas forcément tous les aspects de leur travail, néanmoins elles restent profondément engagées et passionnées par leurs objectifs et les idées qu’elles défendent. La fin ne justifie pas toujours les moyens, les personnes qui ont réussi se sont peut-être déjà retrouvées coincées dans une impasse ou contraintes à faire quelque chose qu’elles détestaient. Mais elles ne le referont pas une seconde fois, peu importe le montant de leur salaire.

Arranger la vérité

Toutes les vérités ne sont pas forcément bonnes à dire. Certes. Mentir dans le monde professionnel peut parfois vous sortir d’un mauvais pas, mais ce n’est pas une solution pérenne car tôt ou tard, la vérité finit par se savoir et cela peut s’avérer plus ou moins dramatique. Lorsque l’on n’est pas tout à fait honnête, cela peut se retourner contre nous. En plus de ternir la réputation d’une entreprise ou d’une personne, cela peut avoir des impacts à encore plus long terme sur une carrière ou des projets.

Ne pas savoir dire non

Lorsque l’on développe une entreprise et que de nombreuses opportunités se présentent, notamment quand l’on est sollicité par de nombreux clients, il est tentant de dire oui à tout le monde. C’est une erreur, il faut savoir établir des limites, ses propres limites, afin de ne pas être à la merci des autres. Il s’avère nécessaire également de savoir dire non à ses collègues car si vous consacrez du temps et de l’énergie à des tâches qui ne vous sont pas imparties, ou que vous ne souhaitez pas faire, ce sera au détriment de votre travail.

Ne pas tenir sa parole

Faire des promesses c’est bien, les tenir c’est mieux, mais c’est surtout plus difficile. C’est une règle d’or en entreprise de ne pas promettre à un client des livrables ou un délai que l’on ne pourra pas respecter. Si vous n’êtes pas capable d’assumer réellement derrière, vous augmenterez le taux d’insatisfaction de vos clients. Votre parole vous engage. Il faut impérativement pouvoir répondre à ce que vous avez promis, sinon vous pouvez être sûr que ce client ne reviendra jamais vous solliciter.

Oublier que « seul on va vite, à plusieurs on va loin »

Lorsque l’on se lance dans l’entreprenariat, on a tendance à vouloir tout faire tout seul. C’est une erreur. Demander de l’aide à une ou des tierces personnes s’avère nécessaire. On a toujours besoin à un moment donné d’un coup de main, tout comme il est nécessaire de donner soi-même des coups de main aux autres.

Oublier la «  Big Picture »

C’est facile de se perdre dans le tourbillon quotidien de la vie; de perdre de vue ses objectifs principaux, ses aspirations, la raison pour laquelle vous faites ce que vous faites. Il est vital de garder au centre de vos préoccupations les objectifs que vous vous étiez fixés à vos débuts. Ils permettent d’établir des priorités quotidiennes et aident à avancer vers la réalisation de vos objectifs primordiaux.

Se focaliser sur ses concurrents

Et non sur la concurrence au sens large et sur les besoins de ses clients. Au lieu de vous focaliser uniquement sur les succès de vos concurrents, leur communication, leurs services, faites en sorte de toujours satisfaire vos clients. Il est bien sûr impératif de connaitre les tendances de son secteur, de les appréhender et de les étudier, mais il faut cesser de considérer ses concurrents comme des ennemis jurés. Ainsi, vous passerez plus de temps à travailler sur vous-même, vos produits, vos services, Vous pourrez ainsi améliorer vos points faibles et mieux vous positionner dans votre spécificité.

Ne pas savoir rebondir

Vous avez passé deux ans à monter votre société et cela ne fonctionne pas. Vous avez investi beaucoup d’argent et vous ne voulez pas le laisser vous filer entre les doigts. Deux cas de figure : cette situation est récente, alors vous devez vous battre, en vous fixant des deadlines (si dans 2 mois les choses n’évoluent pas, j’agis…) ou alors cette situation dure depuis un temps, alors il faut savoir prendre des décisions déchirantes mais nécessaires. Vous vous accrochez parce que vous ne voulez pas «perdre» ce que vous avez déjà investi. C’est ce qu’on appelle une erreur de coût irrécupérable. Ceux qui réussissent sont ceux qui ont su « arrêter le massacre ». Plus tôt vous passerez à autre chose, plus tôt vous pourrez rebondir et ne pas refaire les mêmes erreurs, car toutes celles que vous avez fait auparavant vont vous servir pour vos nouvelles initiatives.

Apprendre de ses erreurs est fortement ancré dans la culture anglo-saxonne, cela avait d’ailleurs fait l’objet d’un de mes articles sur la culture de l’échec. Cette approche commence à être comprise et valorisée en France, mais pas forcément dans tous les milieux professionnels.

 

N’oubliez pas, faire des erreurs est impératif, ne pas les refaire est vital.