L’un de vos collaborateurs sur lequel vous avez toujours pu compter voit son rendement chuter drastiquement. On ne parle pas d’une baisse de régime légère mais d’un réel écart d’un mois sur l’autre, et ce depuis un certain temps. Comment intervenir ?

De multiples raisons peuvent entrainer une baisse de régime chez l’un de vos collaborateurs, même le plus performant. Souvent il s’agit d’un désengagement ou d’un détachement dus à des raisons professionnelles ou personnelles.

Il n’est pas toujours évident de trouver les bons mots pour rebooster votre collaborateur. Mais gardez en tête que si vous décidiez finalement de vous séparer de cette personne, le temps et l’énergie que vous consacrerez au recrutement et à la formation d’un nouvel élément sera bien plus chronophage. L’idée est d’intervenir avant d’arriver à ce point de non-retour pour endiguer le problème avec quelques questions à poser en amont.

Demandez explicitement ce qu’il se passe

Ainsi, vous découvrirez si une situation particulière vient perturber la concentration ou l’assiduité de votre collaborateur. Il ne faut pas hésiter à se montrer insistant, sans pour autant être trop intrusif. Par exemple, vous pouvez entamer la discussion en demandant : « J’ai remarqué qu’en ce moment tu avais arrêté / commencé à faire ceci ou cela, et je me suis dis que je ferai mieux de t’en parler pour comprendre ».

La communication est la base de tout dans une entreprise. Si vous prenez le temps de savoir ce qui se passe dans la vie de vos collaborateurs en dehors du travail, vous serez plus à même de pouvoir les soutenir. Typiquement lorsque l’un de vos collaborateurs fait face à un décès dans sa famille, il ne va pas spontanément l’exprimer. En venant à lui, vous pourrez lui témoigner votre soutien et parfois, un simple mot gentil peut aider quelqu’un à se recentrer sur son travail.

Recherchez des signes de stress ou d’épuisement professionnel

L’épuisement professionnel ou le burnout est un fléau qui fait perdre de l’argent aux entreprises, notamment jusqu’à 300 milliards de dollars par an chez nos voisins outre-atlantique.

Une personne qui, par exemple, devient négative, se met à critiquer les choses alors que ce n’était pas dans ses habitudes et surtout qui évite tous les changements et évolutions que l’on met en place dans une entreprise, est peut-être victime de burnout.

D’ailleurs, ce sont généralement les bons éléments qui ont tendance à se retrouver en situation de burnout. Comme ils sont performants, on leur donne de plus en plus de travail, et à terme, ils se retrouvent submergés. Il faut d’abord discuter avec cette personne, et lui proposer d’être épaulée afin de la décharger pour qu’elle puisse retrouver son efficacité d’antan.

Il existe des outils (disponibles sur le web) notamment des questionnaires que vous pouvez fournir à vos équipes qui permettent de déterminer si vos collaborateurs sont dans une phase d’épuisement professionnel. Le hic, c’est que généralement, les gens dans cette situation sont souvent dans le déni. Une fois que la situation est identifiée et reconnue, la plus grande partie du problème est déjà endiguée.

Exprimez clairement vos attentes

Il s’avère important de communiquer clairement à ses collaborateurs les performances que vous attendez d’eux, en mettant en perspective les résultats et succès que cela apporte, mais aussi comment l’entreprise, l’équipe ou les clients peuvent être affectés en cas de non-performance.

Les salariés, dans la majorité des cas, souhaitent avoir des possibilités de création et de développement, mais peu d’entre eux reçoivent des feedbacks quant à leur travail et donc, peu d’aide pour s’améliorer. Il ne suffit pas de pointer là où ça ne va pas, il faut exprimer pourquoi cela ne va pas et comment il serait possible de progresser. Il est donc nécessaire d’être concret et précis en ce qui concerne vos attentes. Les situations floues deviennent vite anxiogènes ou démobilisantes dans une entreprise. Demandez aux collaborateurs concernés ce dont ils ont besoin pour avancer, donnez leur des objectifs à court et moyen terme. Parfois ces discussions ne sont pas des plus faciles car vos feedbacks peuvent être très durs, mais tant que l’on ne crève pas l’abcès, il n’y a pas de possibilités de changements.

Témoignez votre reconnaissance

Il est prouvé que la reconnaissance du travail bien fait, en public ou en privé, motivera davantage vos collaborateurs à se surpasser, plutôt que de se voir offrir plus d’autonomie ou une rémunération supplémentaire.

Par exemple, si vous avez des meetings avec l’ensemble de votre équipe en début de semaine où vous devez discuter de l’avancée des projets, prenez le temps, bien sûr, pour parler de ces projets mais n’oubliez pas de mentionner les contributions ou performances de l’un ou l’autre. Non seulement ces réunions deviendront plus positives, mais vos équipes vont se challenger entre elles et entrer dans une dynamique vertueuse.

 

En résumé, même les meilleurs peuvent perdre leur élan, connaître un moment de flottement, voire un ralentissement dû à des circonstances extérieures. En tant que manager, il est nécessaire d’intervenir le plus tôt possible, avec optimisme, en suggérant des solutions, en offrant des perspectives, en fixant des objectifs. Vous témoignerez à votre collaborateur qui traverse une période difficile votre confiance en lui, et vous montrerez ainsi aux autres que vous êtes un soutien sur lequel on peut compter, et ce surtout durant une période difficile.